La Lorraine a un cœur d'acier, Metz doit battre à ses côtés.

La candidature d'Edouard Martin, leader de la CFDT Florange, a précipité la division de la Gauche en Lorraine. Les syndicalistes ont dénoncé en masse cette récupération et la schizophrénie de Martin qui va être obligé d'assumer la gestion désastreuse du cas Florange, la trahison, du gouvernement PS et son absence de vision industrielle. Plus que cela c'est la politique anti-ouvrier du Parti Socialiste qui est critiquée, de la loi ANI aux cadeaux aux entreprises distribués sans contre partie par Hollande/Ayrault en passant par la réforme des retraites, chaque jour le MEDEF dicte ses lois.

Il faut voir dans cette candidature, une occasion de placer la politique industrielle au cœur de la campagne des municipales et des européennes. En effet, si l'on peut regretter le choix d’Édouard Martin, son illusion sur l'efficacité de l'entrisme, cette nouvelle est tout de même réjouissante car elle va permettre de créer les conditions d'un débat trop longtemps délaissé, car renvoyant à l'incapacité chronique de l'UMP, et du PS d'agir. Elle permettra aussi d'analyser combien le programme du Front National est sur ce sujet, comme sur de nombreux autres, risible et inneficace. En effet, dans une zone frontalière comme la lorraine où notre production d'acier doit trouver sa place dans le complexe industriel Rhénan, comment la fermeture des frontières, et la seule magie de la sortie de l'Euro pourraient permettre de relancer notre industrie ? Plus que cela le FN ne dit rien des liens qui unissent la finance internationale à la débâcle industrielle. Il préfère remettre en cause la notion même de syndicalisme en leur refusant toutes places dans la définition d'un avenir industriel lorrain. Or pour une politique industrielle performante, il faut que les syndicats et les élus soient parti prenante et pleinement intégrés aux grandes décisions, peut être est-il temps de s'inspirer des bonnes choses qui existent dans le modèle allemand: la co-gestion industrielle.

A Metz, la candidature de Martin aux européennes va pousser les listes qui se présentent aux élections municipales à se positionner sur le soutien à l'industrie dans la région. La Lorraine a perdu 50 000 emplois industriels en 10 ans, Metz doit être au cœur de la riposte contre la désindustrialisation. Ses élus doivent exiger comme, l'a déjà fait le front de gauche à Metz, des Etats Généraux de l'industrie qui permettront d'engager le combat pour le retour d'une Lorraine industrielle ! Ces Etats Généraux pourraient se tenir à Metz réunissant l'ensemble des industries en crise. La Bretagne et ses bonnets rouges ont obtenu un Pacte pour la Bretagne, les lorrains et les messins victimes du désengagement de l'Etat et des prédateurs financiers, doivent eux aussi être pris en compte. Exigeons la préservation de nos industries car elles sont notre bien commun, elles fondent notre identité comme l'a si bien croqué Baru. Ces Etats Généraux de l'industrie devront porter des exigences sociales et écologiques, être le lieu où se retrouvent et s'expriment l'ensemble de la société civile pour permettre un développement concerté de notre potentiel industriel.

Dans la grande région Est, pour les élections européennes, la présence de Martin amènera immanquablement un questionnement sur l'industrie en Europe et en France. Il faudra s'interroger sur l'efficacité des politiques européennes et engager une réflexion sur quels intérêt elles servent. Il est nécessaire de se dégager au plus vite du poids des Lobbys et des intérêts privés, de construire une Europe sociale contrepoids indispensable à la folie libérale. Sur ces sujets, et sur bien d'autres, tout un chacun sait déjà que les positions de Martin sont inconciliables avec celle du Parti Socialiste. Il a lui même dénoncé en son temps la politique du gouvernement Ayrault dictée par Mittal et consort. Il avait à l'époque utilisé le mot de trahison, comment justifiera-t-il de siéger aux côtés de ceux qui l'ont trahi ?

L'inefficacité d'un José Bové qui lui aussi en son temps à cru pouvoir changer les choses, à l'intérieur même du Parlement Européen, semble être un avenir tout tracé pour le sidérurgiste.

En Europe et à Metz, pour soutenir nos industries et faire battre à nouveau le coeur d'acier de la Lorraine, le seul remède crédible c'est le Front de Gauche !